Exigeons la transparence sur l’engagement de la France en Ukraine !
42 généraux, 112 colonels et des dizaines de milliers de militaires et de civils, dans une « résolution citoyenne », s’adressent aux parlementaires à propos de l’engagement de la France en Ukraine.
Le 8 juillet 2025
Par Xavier Azalbert ; Michèle Dessenne, présidente du Parti de la démondialisation (Pardem) ; colonel Olivier Frot (er) ; Danielle Goussot, porte-parole du Rassemblement du peuple souverain pour une France indépendante et sociale (RPS-FIERS) ; Léon Landini, président de l’association Carmagnole, ancien résistant FTP-MOI, médaillé de la Résistance ; Jacques Nikonoff, président d’Attac (2002-2006), animateur de la Dynamique populaire constituante (DPC) ; professeur Christian Perronne ; général Philippe, pseudonyme d’un général 2S.
Le 16 avril 2025, 42 généraux de l’armée française (2S), 112 colonels et lieutenants-colonels (er), des milliers d’officiers d’autres grades (er) et sous-officiers (er) ainsi que des civils ont publié une « résolution citoyenne[1] » relative à l’engagement militaire et financier de la France en Ukraine. Elles ont immédiatement reçu le soutien des associations Place d’Armes qui rassemble des militaires, et BonSens.org.
D’autres organisations ont suivi : Association Carmagnole, Dynamique populaire constituante (DPC), Parti de la démondialisation (Pardem), Rassemblement du peuple souverain pour une France indépendante et sociale (RPS-FIERS). Ces organisations ont décidé de fonder le « Groupement Citoyen France Libre » (GCFL) pour mener cette campagne. Le nombre de signatures atteint aujourd’hui 40 000.
Depuis de nombreux mois, la France mobilise son président de la République, sa diplomatie, ses finances et ses armées dans le conflit entre l’OTAN et la Russie, via l’Ukraine. Pourtant, le président de la République n’a jamais reçu pour cela l’aval du peuple, ni celui du Parlement.
En outre, un sondage[2] commandé par le sénateur Alain Houpert (Les Républicains, Côte-d’Or), réalisé par l’institut MIS Group les 17 et 18 avril 2025, met en lumière une crise de confiance sans précédent de la population envers les institutions françaises.
Ainsi, 63 % des personnes interrogées critiquent le Sénat, et 74 % l’Assemblée nationale, car ces deux institutions s’acquitteraient mal de leurs missions. 57 % estiment que la séparation des pouvoirs n’est pas respectée, 80 % dénoncent l’exclusion des représentants du peuple des décisions majeures, et 75 % appellent les parlementaires à davantage d’indépendance vis-à-vis de l’exécutif.
Ajoutons que 59 % estiment que la France ne doit pas mutualiser son arme de dissuasion nucléaire, 55 % ne veulent pas que la France envoie des armes dans les pays en guerre. Ils sont plus de 70 % à juger que les diverses mesures de soutien à l’Ukraine doivent être votées et validées par le Parlement (aide financière, envoi d’armes, envoi de troupes). Enfin, 76 % estiment que la France ne doit pas envoyer ses troupes en Ukraine pour participer aux hostilités et 88 % ne sont pas prêts à envoyer leurs enfants se battre pour défendre l’Ukraine.
Cette résolution rappelle que « depuis le début de l’année 2022, des informations persistantes, bien que non confirmées officiellement, évoquent pourtant une présence de troupes françaises en Ukraine. Si ces faits étaient avérés, ils soulèveraient une grave question de conformité avec l’article 35 de la Constitution qui impose au Gouvernement d’informer le Parlement dans les trois jours suivant une intervention militaire à l’étranger et de soumettre toute prolongation au-delà de quatre mois à un vote. »
Par ailleurs, les accords de sécurité franco-ukrainiens signés le 16 février 2024, prévoient un soutien militaire et financier de 3 milliards d’euros pour 2024 et un engagement militaire pluriannuel. Ils auraient dû être ratifiés par le Parlement en application de l’article 53 de la Constitution qui impose une ratification parlementaire des traités internationaux ayant des incidences financières significatives sur les finances publiques.
Enfin, les déclarations du président de la République, évoquant un éventuel déploiement de troupes françaises ainsi que la mutualisation de l’usage de l’arme atomique, imposent un débat parlementaire préalable pour garantir la légitimité de tels choix au nom de la Nation. C’est la condition sine qua non de la légalité de l’intervention de l’Armée. Une armée agissant sans mandat clair du Parlement ne serait plus au service de la Nation, mais d’un pouvoir exécutif isolé.
Or, à ce jour, aucune communication claire n’a été faite devant les assemblées, laissant les citoyens dans l’ignorance sur l’emploi de leur armée et privant le Parlement de son devoir de contrôle de l’exécutif.
Afin d’évoquer ces questions, les signataires de cette résolution ont décidé, dans un premier temps, de rencontrer les parlementaires. Par conséquent, nous, citoyens et anciens militaires, demandons aux députés et sénateurs :
1.- De faire publier au Journal officiel toutes les informations sur la présence de troupes françaises en Ukraine depuis 2022, comme l’exige l’article 35 de la Constitution.
2.- D’organiser un débat suivi d’un vote sur la poursuite de cette intervention, en application de l’article 35.
3.- De se prononcer sur la ratification des accords de sécurité franco-ukrainiens du 16 février 2024, conformément à l’article 53.
4.- De mettre cette résolution à l’ordre du jour dans les 15 jours suivant sa remise, afin de garantir le plein exercice du contrôle parlementaire.
- Résolution citoyenne lancée sur le site de Place d’Armes https://www.place-armes.fr/post/résolution-citoyenne ↑
- Sondage commandé par le sénateur Alain Houpert ↑